A Saint-Nazaire, l’éducation est l’affaire de tous

Publié le par Saint Nazaire Esprit d'Equipe

 

Le 2 juin dernier, la Ville de Saint-Nazaire lançait une large concertation en vue d’actualiser son Projet Educatif Local (PEL) dont la première écriture remonte à décembre 2002. Le PEL est « un cadre formalisé au sien duquel les acteurs qui interviennent dans le domaine de l’éducation sur un même territoire, s’inscrivent pour exercer leurs missions et leurs responsabilités de façon conjointe, cohérente et coordonnée autour d’objectifs communs en direction des enfants et des jeunes pour leur développement, leur réussite et leur intégration dans la société».  L’éducation est la réponse, face à l’exigence d‘émancipation individuelle et de formation de la conscience citoyenne. Elle constitue, en outre, le meilleur rempart face au risque de déclassement social accentué aujourd’hui par une économie instable. Alors que l’Etat joue un rôle de premier plan dans ce domaine en dépit des multiples reculs assénés par les gouvernements de droite successifs, pour quelles raisons notre ville  devrait-elle s’impliquer ? 

 

L’éducation est un processus continu qui s’exerce à l’école et au-delà, sur le temps périscolaire, en famille, en groupe, dans un cadre formel ou non et même dans les moments d’apparente oisiveté. Malgré les politiques volontaristes menées depuis Jules Ferry, les inégalités de niveaux d’éducation subsistent formant une sorte de ségrégation sociale. Ainsi, 20% des enfants de cadres accèdent aux grandes écoles contre seulement 0.8% des enfants d’ouvriers. Cela s’explique par la priorité accordée à la transmission des connaissances et des compétences en occultant l’intégration des valeurs morales reléguées à la famille ou plus globalement  à la sphère privée. Certes l’école est l’endroit où on peut toucher tous les publics, mais elle n’est pas appropriée pour intervenir sur toutes les dimensions de l’éducation. Il en résulte l’apparition de carences chez certains publics dont la condition sociale et le bagage culturel ne permettent pas de bénéficier de la même qualité éducative en dehors de l’institution.

 

Impliquant de nombreux champs, l’éducation s’envisage de manière transversale en mobilisant de multiples acteurs, au premier rang desquels l’Education Nationale, pierre angulaire du système. On compte également la ville chargée d’organiser l’accueil périscolaire et les activités spécifiques dans les secteurs éducatif, sportif, culturel et de la santé, les associations d’accompagnement éducatifs et de loisirs. On y adjoint, enfin, les outils de la politique de la ville et de la famille portés par d’autres échelons administratifs.  Mais autant d’énergies sont vaines sans une action pensée de manière globale et cohérente. Et puis comment prendre en compte les spécificités de notre territoire ? Qu’il s’agisse des quartiers réclamant plus d’attention ou la perspective de la diversification de l’économie du bassin qui appelle à développer la formation tout au long de la vie et faire que le diplôme ne soit plus l’unique moyen de reconnaissance.

 

Cela justifie que ce deuxième épisode de notre PEL franchisse un cap. Nous y sommes aussi contraints car nous devons désormais réaliser un portage collectif engageant chaque partenaire comme gage de l’efficacité du dispositif. On cherchera à intégrer des compétences jusque là peu impliquées telles que l’urbanisme. En effet, l’espace public tient un rôle important dans le développement de la personnalité car il permet l’apprentissage de l’émancipation. La ville, ses rues, ses parcs, ses places et équipements publics sont autant de lieux de croisement générationnel et de brassage culturel. Il convient donc de concevoir son aménagement en tenant compte de cette fonction.

 

Donner un supplément d’intelligence à l’espace, organiser une chaîne de compétences solide sur le territoire communal, intervenir en complémentarité là où il n’y a plus l’école, voilà autant de raisons qui poussent la ville à organiser l’action éducative.

 

Pour rétablir l’égalité d’accès à l’éducation tel que l’idéal républicain le défend, notre PELvs2 devra se présenter comme un outil stratégique concerté à l’égal d’un PLU. Il engagera chaque partenaire y compris la famille dans le but de permettre à nos concitoyens de se former, de s’épanouir et agir en conscience dans la communauté. Et surtout, n’oublions pas qu’inscrire l’action éducative dans le territoire est la condition pour préparer à travers chaque habitant, un acteur de l’identité nazairienne.

 

 

 

Michel RAY

Conseiller municipal subdélégué à l'Accueil extra et périscolaire et des Centres de loisirs

 

 Agenda :

 

Séminaire Projet Educatif Local de Saint-Nazaire

16 janvier 2010     9h00/12h00  14h00/17h00

à AGORA

 

Restitution des ateliers, présentation des enquêtes sur la jeunesse, analyses, débats…

 

Entrée libre

Source ANDEV Francis OUDOT

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